La rencontre a permis de rassembler des agriculteurs et techniciens des aires de captage Valloire-Galaure et Lapeyrouse-Mornay (Nord Drôme -Sud Isère) autour d’un comparatif de 2 profils de sol entre un système en semis sous couvert végétal (SCV) (ou agriculture de conservation des sols (ACS)) et un système labour sur des parcelles adjacentes en maïs. En plein été caniculaire, les observations qui en ressortent sont particulièrement intéressantes; avec des racines qui descendent jusqu’à 1,3 m sur la parcelle ACS et 80 cm en labour. Néanmoins, il faudra éviter de tirer des conclusions trop hâtives et les retours en fin de culture sur les quantités d’eau utilisées en cours de campagne nous permettront de mieux nous orienter.
Aujourd’hui, peu d’études scientifiques se sont penchées sur la comparaison de la prospection racinaire verticale des cultures en système labour comparé à un système en conservation des sols. Néanmoins de nombreux résultats d’études scientifiques (projet Bag’ages , conclusions d’un atelier international sur l’ACS en climat sec, article sur les services écosystémiques de l’ACS…) ainsi que plusieurs témoignages d’agriculteurs en ACS (exemple de Christian Abadie dans le Gers) concluent à une moindre utilisation d’eau dans des systèmes en semis sous couvert végétal. Cela est dû à de nombreux facteurs qui s’additionnent : apport de matières organiques au sol, stabilité des agrégats de surface empêchant la battance et permettant l’infiltration, résidus limitant le ruissellement, micro et mésoporosités biologiques permettant une meilleure rétention en eau…
Dans un contexte de sécheresses estivales et printanières de plus en plus fréquentes et sévères, il apparaît donc essentiel de modifier nos pratiques agricoles que ce soit à travers le semis sous couvert végétal, l’agroforesterie ou la diversification des assolements pour faire face à ces défis.